Aux éditions Folio
Prix : 8,30€
L'avis d'Aénor :
Alors même qu'elle rejette l'étiquette d'africaine, de métis et même d'autrice francophone, la voilà qui retrouve le chemin de l'Afrique.
Trois femmes puissantes, c'est avant tout trois personnages, trois histoires reliées les unes aux autres. Norah, Fanta et Khady. Des femmes qui osent dire non. Non à une domination patriarcale, aux difficultés de l'exil, à une sexualisation objectée...
Norah, brillante avocate et mère comblée, revient dans la maison familiale à la demande de son père. Elle a pourtant tout fait pour les quitter. La maison et le père. Les deux démons de son enfance, bien que le père prenne volontiers la place principale.
Fanta est aujourd'hui une mère aimante et une épouse effacée. Auparavant professeure dans un lycée en Afrique, elle rencontre Rudy Descas, jeune blanc plein d'espoir, se marie avec lui et le suit jusqu'en France. La désillusion sera grande.
Khady Demba est la dernière héroïne de ce roman. Non voulue par ses parents, envoyée à sa grand mère qui sans l'aimer l’élève tout de même, sa vie s'améliore lorsqu'elle se marie. Un mari qui cependant meurt en la laissant sans enfant et impuissante sous les coups de sa belle-famille.
Plus ancré dans le réel que ses précédents livres, ce roman suit l'itinéraire de ces trois femmes dans leur combat pour préserver leur dignité malmenée. La place de la femme en société est un sujet de grande importance pour l'autrice qui nous livre un constat peu glorieux.
Marie NDiaye est un as pour décrire avec justesse et précision les sensations de peur, d’angoisse, de honte et d’humiliation. Les trois récits en sont imbibés et pourtant c'est dans ces moments que l'on prend la mesure de la force inouïe de ces femmes.
Trois femmes qui disent non. Avec leur corps, leur âme. Qui le crient de toute la force de leurs poumons ou le murmurent dans un silence trouble. Parfois avec fierté ou honteusement, parfois avec cette tranquille assurance de celles qui savent. Femmes libres et puissantes jusque dans la mort.
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